CompréhEnsion et pRéVEntion des Atteintes neUropsychologiques

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Facteurs ayant une influence sur le développement de difficultés cognitives

Différents facteurs de risque et de protection au développement de difficultés cognitives sont présentés ici. Chez une même personne, plusieurs de ces facteurs peuvent coexister et interagir. C’est l'interaction entre les différents facteurs (plutôt qu'un seul d'entre eux) qui fait en sorte qu'une personne peut présenter des difficultés au quotidien ou non. La liste présentée ici n’est pas exhaustive. 

Facteurs de protection

Divers facteurs de protection peuvent faire en sorte qu’une personne développera un bon fonctionnement neuropsychologique et qu'elle sera moins à risque de développer des difficultés cognitives. 

Environnement

La qualité de l’environnement physique dans lequel un individu grandit pourrait influencer son fonctionnement neuropsychologique. Par exemple : 

  • Les ressources matérielles (conditions sanitaires, jouets disponibles, livres, etc.) seraient propices à la stimulation intellectuelle en bas âge; 

  • Un voisinage de niveau socio-économique moyen-élevé tendrait également à avoir un impact positif sur le fonctionnement intellectuel de jeunes enfants; 

  • Le fait de vivre des expériences stimulantes au sein de son environnement aurait un impact positif sur la motivation à rechercher d’autres occasions d’apprentissage par la suite. 

Interactions sociales

Les liens d’amitié ainsi que la qualité des relations interpersonnelles pourraient être des facteurs associés à un meilleur niveau de fonctionnement général. Par exemple :  

  • Les interactions sociales pourraient exercer un effet favorable sur la nature adaptative du cerveau par la mise en place d’un environnement dynamique et stimulant; 

  • Des études rapportent un lien positif entre le fait de grandir dans une famille nombreuse et les habiletés de cognition sociale;  

  • Les échanges avec la parenté, la fratrie et les pairs représenteraient tout autant des occasions d’apprentissage. Cela favoriserait le développement et l’intégrité des processus aidant à comprendre les gens qui nous entourent et les interactions sociales. 

Éducation

L’éducation représenterait un facteur de protection du fonctionnement neuropsychologique. Par exemple : 

  • Le déclin cognitif associé à l’âge et le développement de démences sont susceptibles d’être retardés chez les individus ayant un niveau d’éducation élevé; 

  • De nombreux processus mentaux sont sollicités au fil d’un parcours scolaire, et l’exercice de ces processus permettrait l’utilisation optimale des aires cérébrales; 

  • Les apprentissages découlant de certains loisirs, comme la pratique d’un instrument de musique ou des cours de jonglerie, entraîneraient des bénéfices similaires en parallèle à la croissance du volume de certaines structures cérébrales. 

Fonctionnement prémorbide

Le fonctionnement prémorbide représente le niveau de fonctionnement d'une personne avant la survenue d'une atteinte (p. ex. : avant un traumatisme craniocérébral, avant le développement d'un trouble mental). 

  • Un bon fonctionnement académique prémorbide serait associé à un meilleur fonctionnement neuropsychologique à la suite d’un traumatisme craniocérébral. 

  • Pour certains troubles mentaux, un moins bon fonctionnement prémorbide dans les sphères sociale et professionnelle aurait des effets négatifs sur le fonctionnement à long terme.  

  • De plus, un moins bon fonctionnement social prémorbide serait associé à certains symptômes cliniques plus importants auprès d’une population à haut risque de développer un trouble mental. 

Saines habitudes de vie

Avoir de saines habitudes de vie (p. ex. : activité physique, saine alimentation) constituerait un autre facteur de protection pour le fonctionnement neuropsychologique. Par exemple : 

  • Il existerait un lien positif entre l’activité physique et les performances académiques ainsi que le fonctionnement cognitif; 

  • Des activités telles que le vélo, la marche rapide, la natation ou le jogging favoriseraient le maintien de la santé du cerveau et pourraient même augmenter son potentiel adaptatif relatif aux événements adverses; 

  • Les données suggèrent que les exercices aérobiques pourraient être les plus intimement reliés à un bon fonctionnement neuropsychologique à l’âge adulte; 

  • Une saine alimentation, composée notamment de fruits, de légumes, de poissons et de grains entiers, serait associée à un meilleur fonctionnement exécutif. À l'inverse, un moins bon fonctionnement exécutif serait associé à la consommation de certains aliments à teneur élevée en sucre (collations sucrées ou breuvages), de viande rouge ou de viande transformée. 

Facteurs de risque

Des facteurs de risque peuvent être liés au développement d’atteintes neuropsychologiques. Notez que ces facteurs n’entraînent pas automatiquement des difficultés neuropsychologiques, cela dépend de chaque personne. 

Stress

  • Un important stress sur une période prolongée peut produire des dommages considérables aux structures et aux connexions du cerveau. 

  • Les fonctions cognitives les plus sévèrement atteintes différeraient selon la période de développement du cerveau au cours de laquelle survient le stress (p. ex. : enfance, adolescence, âge adulte). Des difficultés reliées à la mémoire et aux fonctions exécutives seraient notamment observées. 

  • La durée de l’exposition au stress représente un autre facteur susceptible d’aggraver les conséquences sur le cerveau et les fonctions cognitives. Une exposition précoce à des situations stressantes de même qu’une durée prolongée de celles-ci auraient un impact plus important sur le fonctionnement neuropsychologique. 

Adversité

L’adversité réfère à des situations potentiellement traumatiques allant de la maltraitance à des évènements considérés comme cliniquement non traumatiques tels que de l’intimidation, un problème de santé mentale chez un parent ou encore un divorce des parents. La maltraitance représenterait une forme extrême d’adversité. En partie en raison du stress qu’elles occasionnent, les situations de vie adverses ont, à maintes reprises, été associées à des atteintes neuropsychologiques. Par exemple : 

  • La maltraitance serait associée à des atteintes neuropsychologiques en ce qui concerne la mémoire de travail, l’attention, les habiletés intellectuelles ainsi que sur le plan de la vitesse de traitement; 

  • Les impacts neuropsychologiques de l’exposition à l’adversité en bas âge seraient parfois observables des années plus tard. Les difficultés vécues auraient toutefois tendance à diminuer avec le temps, étant plus prononcées à l’enfance qu’à l’âge adulte. 

Accident

Lorsqu’un individu subit un traumatisme crânien, c’est-à-dire une blessure au cerveau qui survient lorsque celui-ci se cogne contre la boîte crânienne, il est plus enclin à présenter certaines difficultés neuropsychologiques : 

  • Fonctions pouvant être affectées : attention, mémoire, fonctions exécutives, fonctions visuo-spatiales, vitesse de traitement de l’information, cognition sociale; 

  • La durée des conséquences est variable : courte période versus conséquences permanentes, selon la sévérité du traumatisme crânien et la prise en charge de l’individu; 

  • Plusieurs types d’accidents sont susceptibles d’entraîner un traumatisme crânien : les accidents de la route, les chutes, les accidents de sport et de loisirs et les accidents de travail. 

Troubles mentaux

De nombreux troubles mentaux sont associés à des difficultés sur le plan neuropsychologique. Par exemple, pour les troubles mentaux à l'âge adulte : 

  • Schizophrénie : différentes altérations à différents degrés d’importance dans tous les domaines cognitifs. Les plus importantes étant en mémoire épisodique, vitesse de traitement de l’information, fonctions exécutives et cognition sociale; 

  • Dépression : fonctions exécutives, mémoire de travail, mémoire épisodique et attention; 

  • Trouble obsessionnel-compulsif : fonctions exécutives, mémoire épisodique, vitesse de traitement de l’information, attention; 

  • Trouble bipolaire : fonctions exécutives, cognition sociale, mémoire épisodique, mémoire de travail et vitesse de traitement de l’information; 

  • Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) : mémoire de travail, mémoire épisodique, attention soutenue.